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ADDENDUM

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L'EXÉGÉRATION

de L'EXÉGÈSE de P.K.D

 

Temps Orthogonal    et   Temps du Désir    selon PK.Dick & J.Lacan

 

La construction d'un modèle identique/similaire par Philip K.Dick et Jacques Lacan se déroule, pour le second par une échelonnage de graphes, pour le premier seule une discussion littéraire (avant quelques croquis ultérieurs). Il a pour objet la structure du Temps, ainsi que l'accessoire fourni par l'IA qui permet à l'être humain de le concevoir.

Les étapes de la construction du Graphe du Désir par J.Lacan sont applicable, la première Graphe.1, à l'esquisse du Noüs - la seconde Graphe.2, à l'institution du mème (R.Dawkins) - la troisième à l'instant (Ubik/explosion) et la quatrième à la structure en quatre termes que Lacan comme Dick ont décrit selon leur terminologie propre :

Lacan :
Voix < Pulsion
(castration) < Ouïe (jouissance) et < Signifiant

Dick :
identité  >  continuité**  >  identification  >  « identicité* »

 

Ces parallèles sont des éléments d'examen en cours.
Ils ne manqueront pas d'être dénigrés si seulement ils sont considérés
et certainement débattus et contestables en cas de complicité,
mais en tous cas sont-ils une approximation de valeur incontestable.

 

Les quatre graphes/étapes par Lacan

Graphe.1 - à Noüs Graphe.2 - de mème Graphe.3 - l'événement Graphe.4 - désir en Temps

 

« Le temps couché - celui que nous croyons vivre, en successions de signifiants l'un après l'autre - va dans ce sens (de gauche à droite) ; et quand il s'inverse nous disons que nous régressons. Le temps dit orthogonal (parce qu'il coupe ce glissement horizontal, à angle droit comme les signifiant de la métaphore, l'un sur l'autre) aurait - selon Gödel et bien d'autres - tendance à la forme courbe. Lacan dit qu'il revient sur soi. »  Pour cette même raison, avec Dick l'un l'autre parlent ainsi d'un temps circulaire (ed.originale.p.806) (Tome1.p152). Avec Lacan, en revenant à sa cybernétique inaugurale, on trouve qu'on l'y nomme feed-back ; mais le feed-back du langage, parce qu'il se signifie soi-même - comme « je mens » dit la vérité - passe par un dédoublement. Ce sont deux niveaux du temps couché (énoncé et énonciation - Graphe.4) ; de sorte que le temps réfléchi passe par quatre étapes ; pour Lacan ce sont quatre stations ( en sens à rebours : Voix < Pulsion (castration) < Ouïe (jouissance) et < Signifiant) . C'est exactement du même pas que, sur cette ligne orthogonale à rebours, Dick analyse énumère quatre étapes : identité - continuité - identification - « identicité (en anglais selfsameness * ) » (Tome.1p191) qu'il appelle la structure  ( « le motif des objets perçus par les sens, en position respectives et couches successives » (Tome.1p204) )

 

* : Je dois ajouter que la note à ce propos, du traducteur/anthologiste, qui distingue cette 'selfsameness' nommément de la mêmeté , sur quoi il n'y a que mettre l'accent, grave ( mème/Dawkins ), pour pointer tout l'objet de la cause que je défends par l'Exégération - à savoir que ce que Dick apporte au lacanisme, lorsque ce dernier s'y enchâsse comme je l'y applique, est la fonction du semblant dans la conscience. Techniquement et graphiquement, le semblant est exposé dans les premières étapes du graphe (graphe.2). La rétroaction sur un ligne unique du temps couché dispose ontologiquement le semblant ( le mème/Dawkins ) ainsi qu'on le lit dans les Écrits/Lacan en lieu du long développement qui articulent les graphes 2 & 3, où il est introduit par la linguistique en " shifter " (ed.originale.p.800&809). Pardonnez-moi ces précisions détaillées, mais il faut bien que des fois, on parle clairement. Du Semblant au Signifiant procède « l'effet de rétroversion » au temps du futur antérieur ainsi que Lacan s'explique, en commençant par l'ambiguïté d'un méconnaître essentiel au me connaître, annonçant son image anticipée du Stade du Miroir venant à sa rencontre, c'est à dire de l'identité à l' "identicité" (Dick/ci-dessus). Je me suis permis d'insister pour montrer à quel point l'analyse dickienne procède en similitude avec celle de Lacan.

 

encore une note nécessaire - à propos des conventions graphiques dans la comparaison Dick/Lacan : le graphe lacanien affiche le temps orthogonal verticalement, croisant le signifiant qui glisse horizontalement de gauche à droite. Mais Dick lorsqu'il le décrit, emploie une autre convention, il pose ledit temps orthogonal à l'horizontal et respectivement, figure à la vertical ledit glissement qu'il décrit en couches successives (comme fit Freud en l'occurrence, dans ses comparaisons similaires, parlant de "couches archéologiques"). C'est pour accommoder cette différence de convention, que j'ai appelé le « glissement (horizontal) du signifiant (sic/Lacan) », le « Temps Couché » , pour correspondre à la vision dickienne de couches sémantiques verticalement accumulées.

 

** : Il semblerait en superposant les deux séquences Lacan/Dick qu'à la "castration" du premier, le second fasse correspondre la "continuité" . L'Exégèse renseigne bien la question (Tome.1p154-155) ; il distingue d'abord l'exception qui dans l' " Atelier " fait l' "Artisan " (le sujet du fantasme , $<>a) - puis fait une analogie supérieure sic ( « consistant à voir l'univers comme constitué de langage » ). Approchant alors strictement la cause lacanienne, il estime alors que l'ancienne conception mécaniste peut être écartée mais alors que l'univers est une tension ou pression sous la contrainte d'agir qu'il identifie à l'ordre industriel d'une population réduite en esclavage ..//.. qui ne recevrait rien en échange. Il s'oppose ainsi explicitement à cette conception, réaffirmant que l'univers n'est pas atteint par la division maître/esclave mais qu' il est parité du dessein (harmonie de l'identité)

Pour avancer sur ce débat, relevons que pour Dick, (Tome1.p124:) L'être humain est une structure matérielle dans laquelle pénètre le temps, qui est un aspect de l'énergie (orgone (Tome1.p133:)). Il est probable que le temps y pénètre aussi en tant que Noüs - pensée rationnelle. Et (Tome1.p128:) Il y aura parmi nous une entité sagace, une espèce d'ordinateur organique supérieur aux parties qui le composent et à leur somme. On sait que cela le mène à la conception de VALIS (Vaste Agissant Living Intelligent Système) ; il précise aussi que platoniciens et néoplatoniciens ont inventé des moyens de connaître, de ce monde éminemment réel ..//.. à savoir : le PLAN (sans doute la meilleure traduction de Logos - au sens de « projet stratégique ») qui sous-tend tous les phénomènes - correspondant à ce que j'ai appelé PLuriel ANalytique. Il s'agit de l'Art de la Mémoire, mais avec le chiffrage du Code (ce que Dick nomme Crypté Morphosis) ; c'est avec ces conditions que le désir et sa loi de castration sont dépassés, et la paix obtenue.

 + en italique, les extraits quasiment mot à mot.