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Gouvernement Cybernétique
Résumé audio
L'idée d'un gouvernement cybernétique a le même âge que la Cybernétique. Son père fondateur, le mathématicien Norbert Wiener a créé cette science avec la certitude qu'elle mènerait à une gouvernement par les machines. A la même époque le père de l'informatique, Alan Turing établissait une démonstration concluant que les ordinateurs pourraient penser ; et cette perspective fut reprise par le deuxième théoricien de l'Inconscient après Freud, Jacques Lacan. Cependant cette idée, durant les cinquante années qui suivirent, fut ignorée et oubliée tout en ne restant admise qu'en science fiction.
On serait tenté de la maintenir dans cet état refoulé si une autre incidence ne venait faire pression. Il s'agit de l'industrie atomique. Parmi d'autres il s'agit d'Andei Sakarov qui fut le dissident emblématique de l'Union Soviétique - et qui connaissait bien ce domaine puisqu'il avait été responsables de l'armement nucléaire de sa nation préalablement. Sakarov bascula dans la dissidence lorsqu'il s'aperçut qu'il n'existait plus de personne humaine aux commandes de l'industrie nucléaire. Sa vision était encore limité à l'industrie militaire mais il y a certainement lieu d'estimer qu'aujourd'hui les mêmes questions qui saisirent Sakarov s'étendent à l'industrie nucléaire civile. Elle a fait ses preuves aujourd'hui qu'elle est aussi dangereuse que les bombes atomiques et les même déductions s'y appliquent probablement : la gestion de l'industrie nucléaire civile et planétaire n'est plus aux mains des êtres humains. La moindre intention de penser "écologique" et Vert exige que nous revenions avec attention aux idées de Wierner, Turing et Lacan.
Lorsque Wiener prédisait que les machines gouverneraient il ne parlait pas d'autre chose que de cette situation présente. Même si nous en restons le souffle coupé, Sakarov non plus ne parlait pas par métaphore. Nous avons toutes les raisons de croire que, non seulement nous sommes concernés par une machine emballée mais qui plus est : une machine intelligente ! Or nous savons que l'intelligence, si elle peut être redoutable, peut également être affectée de pathologies et d'aberrations. Il convient donc que nous prenions très au sérieux ces vues que l'on traite trop facilement de "futurisme" ; et que nous prenions les mesures les plus simples et raisonnables : reconnaître ce très probable état de fait, reconnaître qu'une intelligence artificielle nous gouverne déjà - et par conséquent la reconnaître comme telle et la traiter. Faute de quoi, peut-être n'est-elle pas intelligente, mais certainement nous serions bêtes.
Existe-t-il quelque chose de concret que l'on
puisse saisir et négocier en terme d'intelligence artificielle et d'un
gouvernement par les machines ? Oui, certainement. Ce serait une erreur de
croire que nous sommes face à quelque chose de trop abstrait qui nous dépasse.
Il est certain que nous pouvons gérer des systèmes intelligents, c'est le cas
de le dire, "en bonne intelligence". La première mesure à
prendre est de s'atteler à un programme de gouvernement cybernétique. Il en
existe. Ils sont immatures et sont prêts à mûrir. Au fur et à mesure que
nous les gèrerons, nous humaniserons l'intelligence artificielle. Il s'agit
d'un développement de l'humanité relativement simple et très naturel qui est surtout dangereux du fait qu'on y résiste.
Cette résistance aussi est "naturelle" - mais il s'agit
en ce cas de celle qu'on appelle nature humaine. Ainsi nous pouvons voir
les premiers développement de ce type de programme (on l'appelle LFB/Liquid-Feedback)
pris en charge par des groupes politiques prompts à menacer d'une tendance à
le capturer, le freiner ou le négliger et le détourner. C'est une complication
prévisible. Elle ne contredit nullement tout l'intérêt que ce type de
développement représente.
Cet exposé ou cette démonstration s'applique plus
globalement à l'écologie entière - mais
pour des raisons de circonstances j'ai concentré mon propos sur un fait (le nucléaire)
plus
spectaculaire que
d'innombrables situations génétiques, agricoles, alimentaires,
médiatiques,
pharmacologiques etc..
Je laisse par conséquent mon lecteur ainsi renseigné,
par un petit nombre de faits historiques précis et déjà suffisants,
étendre par lui-même son imagination à ces autres domaines.